Indépendant depuis bientôt cinq ans, Peio Guichandut côtoie désormais le haut du classement. Son prochain rêve ? Remporter un des grands tournois en tête à tête. Portrait.

Comme beaucoup de joueurs, Peio Guichandut a commencé la pelote dès son plus jeune âge, notamment pour jouer avec son grand-frère, Antton, de deux ans son aîné. Dans la famille Guichandut, il y avait une motivation supplémentaire : “mon père était président du club Irisartarrak donc c’était presque une obligation de commencer la pelote”, se souvient Peio. Passionné de sport en général, il a aussi pratiqué le rugby entre 18 et 20 ans. Problème. Les compétitions de rugby et de pelote tombaient le même jour. Il a rapidement dû faire un choix : “j’aimais autant l’un que l’autre sauf que mes entraîneurs de rugby m’ont fortement conseillé de continuer la pelote et d’arrêter le rugby. Devenir pro au rugby c’était très compliqué alors qu’à la pelote ça marchait très bien pour moi et ils savaient qu’il y avait de grandes chances que je devienne indépendant à main nue”.

Ce fut le cas. Après ses titres de champion du Pays Basque en trinquet et en fronton 1resérie avec Mathieu Ospital, Peio Guichandut a fait sa demande pour passer indépendant en même temps que son coéquipier, en 2015. “Mathieu a été accepté en juin mais pas moi”. En septembre, la Fédération française de pelote basque accepte finalement sa demande. Mais il ne passera officiellement indépendant qu’en janvier 2016. “J’étais déjà engagé pour le championnat amateur en deux à deux avec Julien Etchegaray”, détaille-t-il. Bien lui en a pris puisqu’il remportera le championnat du Pays Basque et le championnat de France avec Julien Etchegaray.

“Ce n’était pas par dépit mais presque qu’il m’avait mis là”

Passé indépendant, Peio Guichandut a rapidement eu de bons résultats. Il a notamment remporté le Master de Bayonne, dès sa première année, avec Peio Larralde. Un souvenir marquant. “Je n’étais pas censé jouer ce tournoi. En conférence de presse, Jean-Marie Mailharro m’avait piqué en disant que ce n’était pas par dépit mais presque qu’il m’avait mis là”. Peio Guichandut aura sa revanche en remportant la finale contre Etchegaray-Ducassou 40-17. L’année suivante, il remportera de nouveau le tournoi. Cette fois aux côtés de Waltary Agusti, 40-39, contre Larralde-Amulet. Une finale que beaucoup ne sont pas près d’oublier. À commencer par Peio Guichandut : “on était menés jusqu’à la mi-partie. J’ai pris la partie à mon compte et je me suis transcendé. J’avais porté Waltary et on avait revu le Waltary d’avant. On finit sur un point improbable. On ne sait pas si on a gagné ou perdu et, finalement, dans l’incertitude on gagne”.

Tourné vers le tête à tête

Il compte également à son palmarès, un titre de champion de France Élite pro en deux à deux, remporté en 2018 avec Waltary Agusti. À bientôt 28 ans, Peio Guichandut rêve de titres en individuel. Une spécialité pour laquelle il s’est passionné sur le tard. “Cela ne m’intéressait pas, précise-t-il. Je ne prenais pas plaisir à jouer, je ne trouvais aucun intérêt à faire cette discipline”. Et pourtant. Il y a un an, il s’est enfin trouvé des atomes crochus avec le tête à tête. Notamment grâce à son coach, Alain Héguiabéhère. C’est ainsi qu’en mars, il affronte Baptiste Ducassou en finale du championnat de France individuel. Finale perdue de peu 40-32. Le début de l’ascension en tête à tête. Plus récemment, en novembre dernier, il est de nouveau arrivé en finale contre Baptiste Ducassou, au tournoi Eskulari Pro Pilota de Villefranque. Cette fois, il a été battu sèchement : 40-16.

Rester à son meilleur niveau. Tel est le plus dur pour un joueur Élite pro. D’autant plus lorsque l’on a un travail à côté. “Allié ma vie personnelle, mon sport et mon travail à plein temps comme commercial auto chez Toyota, ça occupe”, lance Peio Guichandut. Il cale ses entraînements entre 12h et 14h ou après 19h30. Malgré tout, le pilotari à la bonne humeur communicative, trouve toujours du temps pour son dada : la moto sur route ou sur piste. Sérieux dans son sport, il s’accorde quelques moments de détente pour faire la fête entre amis ou avec la famille. La “troisième mi-temps” comme il l’appelle. Avec toujours un rêve ultime en tête : remporter soit le Super prestige, soit le championnat de France individuel.