Lilou Etcheverria a été réélu à la présidence de la Fédération française de pelote basque, samedi 17 décembre dernier. Un nouveau mandat de quatre ans pour cet ex-pilotari qui continue de consacrer sa vie à sa passion.

 

A 63 ans, Lilou Etcheverria vient d’être fraîchement réélu président de la Fédération française de pelote basque, pour un nouveau mandat. Il y a quatre ans, il se lançait dans l’aventure “parce qu’avec des copains on en avait envie et qu’on avait des idées différentes de l’équipe en place”. Aujourd’hui, pour son second mandat, il a encore du pain sur la planche. “J’aimerais qu’on revoit complètement les règlements sportifs, ce qui n’a pas été fait lors du précédent mandat, souligne-t-il. C’est un élément important pour les compétitions”.

Président de la FFPB, c’est la dernière corde à son arc déjà bien rempli, dans le monde de la pelote. Président du Biarritz Athletic Club, “ma seconde famille”, comme il le dit, il a aussi été entraîneur, notamment de l’équipe de France. Des casquettes qui l’aident dans sa fonction actuelle : “ça a été une bonne formation, on ne me raconte pas n’importe quoi”.

La pelote, il y a baigné tout petit en suivant son père, joueur de main nue. “J’ai commencé tout gosse à la main nue. J’avais tout le temps mal aux mains. Il n’y avait pas de pansements comme aujourd’hui”, raconte-t-il avant d’ajouter : “j’étais en admiration devant Jean-Baptiste Harambillet. C’était mon idole. C’est grâce à lui que je suis venu vers la pelote”. Puis, vers 13-14 ans, il s’est tourné vers la cesta punta.

“Si on gagnait, la France finissait première”

Champion de France nationale A à plusieurs reprises, il a également été champion d’Europe cinq fois et deux fois champion du monde. Un palmarès qui lui aura permis de vivre des émotions fortes, comme cette finale de championnat du monde, en 1986 : “c’était en Espagne, contre l’Espagne. C’était la dernière partie du championnat. Si on gagnait, la France finissait première, raconte-t-il. Je me souviens que le public était hostile. On passait juste après la finale de main nue où il y avait eu un incident. On perdait 24-20. A l’époque les parties se jouaient en 40 points. Finalement, on gagne 40-34. Pour moi, gagner chez eux, contre eux, c’était bien. J’avais eu ce que je voulais”.

Aujourd’hui à la retraite, Lilou Etcheverria a toujours concilié la pelote, son travail en tant que contrôleur de gestion à la SNCF, et sa famille. Marié depuis 1978, il a toujours été suivi par sa femme, Maialen. “Elle est toujours venue me voir jouer, même à l’étranger. Aujourd’hui encore, dès qu’elle peut, elle me suit”. Papa d’une fille et d’un garçon, aujourd’hui devenus grands (ils ont respectivement 35 et 28 ans), il a transmis le virus de la pelote à son fils, Ximun. “Il joue à la cesta punta au Biarritz Athletic Club. Je vais le voir au maximum”. Sa fille, Mathilde, reste liée au monde de la pelote. “Elle vit avec un professionnel de pelote”, confie Lilou Etcheverria.

“On est professionnel dans sa technique, dans sa préparation”

Très attaché à ce sport, le président de la FFPB a toujours tenu à avoir un métier à côté et a inculqué ce sens du travail à son fils, aujourd’hui pharmacien à Hasparren. Tout comme sa sœur et sa maman. “Je lui ai toujours dit, fais tes études en premier et joue à côté. Avoir un métier, ça en fait un homme”. De quoi revenir sur l’éternelle question “les joueurs de pelote seront-ils un jour professionnels ?”. Ce à quoi Lilou Etcheverria répond : “je ne sais pas si c’est la bonne voie de gagner sa vie avec la pelote. Il me semble que le terme professionnel ne veut pas dire automatiquement argent. On est professionnel dans sa technique, dans sa préparation. Je voudrais plutôt que la pelote les aide à ajuster leurs fins de mois et qu’ils aient un travail à côté”.

Arrivé en fin de carrière vers 40 ans, Lilou Etcheverria considère qu’il a eu la chance “d’évoluer dans mon travail et d’avoir pu pratiquer mon sport”. Ayant un statut de sportif de haut niveau, il travaillait à mi-temps et avait des horaires aménagés pour pouvoir se consacrer à la pelote. Il a d’ailleurs passé le brevet d’Etat au Creps (Centre d’éducation populaire et de sport) de Bordeaux “pour avoir des connaissances”. “J’ai même été admis à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance – ndlr] pour le troisième degré qui permet de devenir DTN mais je ne l’ai pas passé”, précise-t-il. Il a préféré évoluer dans son travail et devenir cadre à la SNCF. “J’ai vraiment été gâté, estime-t-il. J’ai toujours pu vivre ma passion et évoluer dans mon travail”.

Retraité, mais loin d’être inactif, Lilou Etcheverria poursuit sa route en tant que président, pour faire vivre et développer son sport. Une activité à plein temps qui amène aussi quelques contraintes : “j’ai des amis à qui je pense beaucoup mais que je ne vois plus beaucoup car j’ai beaucoup d’obligations”, admet-il. La prochaine en ligne de mire : les Championnats de France en individuel qui débutent au mois de janvier.