Peio Guichandut et Baptiste Ducassou s’affrontent en finale du tournoi Eskulari Pro Pilota, ce samedi, à Villefranque. Interview.

Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours de la finale ? Comment vous préparez-vous ?

Peio Guichandut : J’essaie de me remettre de ma victoire contre Peio [Larralde]. J’ai vu aujourd’hui, à l’entraînement, que j’ai un peu de mal à redescendre de mon petit nuage. Aujourd’hui, l’entraînement ne s’est pas bien passé pour moi. Manque d’intensité, manque d’agressivité, manque d’application. J’ai trois jours pour me remettre dans la tête que la finale c’est samedi. Je réalise que gagner une partie c’est bien, en gagner deux c’est mieux. Il y a un peu de pression mais c’est plus de l’enthousiasme.

Baptiste Ducassou : Je suis dans un bon état d’esprit, je suis heureux d’être en finale cette année encore et de pouvoir avoir l’occasion de jouer une grande partie. J’ai eu un début de tournoi un peu difficile, ce n’était pas évident pour moi de rentrer en cours de tournoi sachant que j’étais resté pas mal de temps à la maison sans mettre les blancs. Ce n’est pas trop ce qui me correspond, j’aime bien enchaîner les parties. Je me sens beaucoup mieux cette semaine, beaucoup plus apaisé. Il faut que je croque à pleines dents cette partie d’autant plus que Peio a montré un super niveau. Je sais que je n’ai pas d’autre choix que d’être à mon meilleur niveau pour gagner.

C’est votre deuxième confrontation en finale d’une compétition en tête à tête. Que pensez-vous du jeu de votre adversaire ? À quoi devrez-vous être attentifs ?

P.G : Actuellement, Baptiste a le jeu parfait du tête à tête. Il joue haut dans le mur, il joue le pumpa xare, le filet direct, il met beaucoup d’intensité dans son jeu, il bute au millimètre et en puissance. Les éléments où il faut que je sois fort c’est serré mon jeu à gauche, essayer de ne pas prendre trop de buts et après faire preuve de réalisme quand j’en aurais la possibilité ou du moins si j’en ai la possibilité.

B.D : C’est un joueur très difficile à manœuvrer parce qu’il sort des schémas classiques. Il a une volée assez hors du commun donc on ne peut pas se baser sur un jeu trop haut où il peut nous contrer, contrairement à la majeure partie des autres joueurs du circuit. Il est aussi vif et il se déplace rapidement. Il a tendance à tirer assez rapidement de temps en temps. C’est un jeu avec beaucoup de vitesse. La première des choses pour moi ce sera de répondre dans ce combat là parce que je suis un joueur un peu plus lourd que lui. À moi d’être bon dans l’intensité, dans l’engagement, dans mes déplacements pour le contrer. Ensuite, essayer peut-être de faire parler mon expérience qui joue plus en ma faveur sur le nombre de finales jouées, pour essayer de le désordonner et de trouver quelques failles dans son jeu.

La finale se joue à huis clos. Que ressent-on à l’idée de jouer un grand événement sans le soutien du public ?

P.G : Pour le moment pas grand-chose, je ne me focalise pas sur le fait qu’il y ait du public ou pas. C’est d’abord réussir à venir avec l’envie et la détermination suffisante pour battre Baptiste. Après, ce sera prendre du plaisir et donner du plaisir aux gens qui seront devant la télévision.

B.D : Le sentiment est partagé. Le premier sentiment pour moi c’est le bonheur parce que, dans cette période, avoir un tournoi qui a été maintenu par Eric [Cachenaut] et l’association Eskulari, en mettant des moyens importants pour avoir la télévision, c’est super sympa. Et bien évidemment il y a aussi ce côté un peu triste de se dire qu’un tel événement devrait se jouer devant beaucoup de gens avec toute la ferveur qu’il y a autour : l’avant partie, la partie, l’après partie. Cette année c’est comme cela et j’espère que petit à petit on retrouvera le public dans les kantxa.