Les 19e Championnats du monde de pelote basque se sont terminés, ce samedi soir, à l’Euskal Jai de Biarritz. Au terme d’une semaine de compétition, la France ramène 17 médailles mais ne termine pas première nation, comme en 2018. L’Espagne termine sur la plus haute marche du podium.

17 médailles. 9 en bronze. 3 en argent. 5 en or. C’est le bilan des 19e Championnats du monde pour la France qui n’a pas réussi à conserver son titre, remporté en 2018 à Barcelone. Malgré tout, les pilotari de la délégation ont fait vivre au Pays basque une semaine riche en émotions. À commencer par les cinq médailles d’or, remportées le même jour, vendredi à Hasparren et Bayonne. Ce sont d’abord les joueurs de xare qui ont ouvert le compteur de la France, face à l’Espagne, au trinquet Berria d’Hasparren.

Olivier Laberdesque et Bruno Driolet ont dominé en deux manches (15-11 ; 15-7) Joxi Lopetegui et Sébastien Moncada. « On savait que ça n’allait pas du tout être la même partie qu’en poule contre eux. On savait que la première manche allait être très difficile. Il fallait qu’on enlève la pelote à Lopetegui devant. C’est ce qu’on a essayé de faire au maximum. Cette première manche est très importante pour la suite de la partie », souligne Bruno Driolet. De son côté, Olivier Laberdesque termine son dernier championnat du monde en apothéose, comme il l’annonce : « c’était mes derniers Championnats du monde. Il y a des jeunes qui poussent derrière, place à eux. À la maison, c’est extraordinaire. C’est mon cinquième titre de xare depuis 2002 à Pampelune. Je suis hyper content, surtout devant ma famille, ma petite fille et ma copine. Je suis ravi ».

Un tête-à-tête écourté

En suivant, le choc attendu à main nue individuelle, entre Baptiste Ducassou et Luis Sanchez, a tourné court. La partie était pourtant prometteuse. En première manche, les deux hommes se rendaient coup pour coup. Très peu de points au but, les échanges duraient. Au coude à coude jusqu’à la fin (14-14), Baptiste Ducassou empoche la première manche sur le fil 15-14. La seconde manche promettait une réaction du Navarrais.

Après seulement trois points, Luis Sanchez s’est blessé à l’épaule. À terre, sous le regard inquiet de Baptiste Ducassou, Sanchez est sorti de la kantxa puis est revenu quelques minutes plus tard pour taper une pelote. La douleur était trop vive. Le pilotari s’est écroulé en pleurs dans les bras de Baptiste Ducassou. Un moment dur pour le jeune joueur qui aurait pu décrocher la médaille d’or pour son pays. Pas de remplacement possible, sauf en cas de blessure causé par un autre joueur, ce qui n’était pas le cas. Après la victoire, Baptiste Ducassou avait une pensée pour son adversaire : « Pour lui, sortir d’une finale de championnat du monde sur blessure, alors qu’il était complètement dans la compétition, il avait juste perdu une manche d’un point, il menait dans la seconde, c’est vraiment ce qu’il y a de pire pour un pilotari ». À 31 ans, l’Itsasuar conserve son titre glané en 2018 à Barcelone. Un doublé qu’il savoure : « on va se satisfaire de cette médaille. Pas de la victoire sportive mais de la médaille parce que mine de rien c’est du travail. Je suis satisfait du travail que je fais toute l’année et du championnat qu’on a fait avec Mathieu et Manu ».

La France solide face à l’Espagne

Quelques heures plus tard, en soirée, Baptiste Ducassou était de nouveau sur la kantxa. Cette fois pour défendre le titre en deux à deux, aux côtés de Peio Larralde. Une fois de plus face à l’Espagne (Maiz-Luquin). En première manche, les Français ont connu un départ timide. Les Espagnols en ont de suite profité pour être offensifs et mettre Larralde-Ducassou en difficulté dès les premiers points (2-6). Les Français ont rectifié le coche en suivant en égalisant à 6 partout. Tout au long de la première manche, les Espagnols étaient présents et montraient une belle opposition. La première manche est toutefois revenue aux Français 15-11. En seconde manche, il n’y a pas eu photo. Après avoir pris leur rythme de croisière, Peio Larralde et Baptiste Ducassou ont dominé de la tête et des épaules leurs adversaires. Victoire 15-4. « En première manche il fallait faire bloc, rester dedans. Ils nous mettaient la pression. Après, on a réussi à terminer la manche costauds et attaquer la deuxième très fort aussi. On a pris vite l’avantage et à partir de là on a joué plus en confiance, on a lâché un peu plus nos coups, ce qui fait qu’on a gagné la deuxième manche assez largement », analyse Peio Larralde. Après sa victoire en 2018 avec Bixintxo Bilbao, il signe un nouveau titre, chez lui, à Hasparren.

Des filles en or

Du côté de Bayonne, les féminines à baline ont aussi décroché l’or, face à l’Argentine. Une victoire sans équivoque d’Aizkoa Iturrino et Maritxu Chapelet-Housset qui ont dominé leurs adversaires en jouant une partie très sérieuse. Complémentaires, les Françaises ont su défendre dans les moments importants et attaquer dès qu’elles en avaient l’occasion, ce qui donne un score final assez sévère : 15-8 ; 15-6. Un score qui ne reflète pas la partie selon Aizkoa Iturrino : « j’ai senti la partie difficile physiquement, les points ont duré, on n’a pas dominé facilement non plus ». Médaillée d’or à Barcelone, les filles réussissent à conserver leur titre. Une belle victoire pour terminer sa carrière internationale pour Maritxu Chapelet-Housset : « à Barcelone je l’avais dit aussi mais là j’ai encore quatre ans de plus et la préparation a été difficile, avec les enfants, le travail. Les deux derniers mois j’ai eu quelques blessures. Ça a été compliqué. […] J’ai envie de dire que ce sera les derniers et en plus de finir comme ça devant mes enfants c’est bien ». Juste avant les féminines, les Français s’était imposés à paleta cuir face à l’Argentine en deux manches : 15-11 ; 15-2.

Ce samedi matin, pour la dernière journée des championnats, la France avait encore une chance de décrocher une médaille d’or, à paleta cuir en mur à gauche. À Plaza Berri, à Biarritz, devant un mur à gauche plein comme un œuf, Lucas Hourçourigaray et Benoît Chatellier affrontaient l’Espagne. Ils ont bien démarré la partie en remportant la première manche assez largement (15-6). L’Espagne a ensuite fait rentrer un nouvel avant qui a changé la donne. Plus offensif et tranchant dans ses coups, il a commencé à faire douter les Français qui ont perdu la deuxième manche 15-8. En troisième manche, les tricolores étaient présents jusqu’à 5 partout, puis les Espagnols ont su faire déjouer leurs adversaires pour les pousser à la faute et s’imposer 10-7.

Malgré 17 médailles remportées dans ces championnats, la France ne termine pas première nation comme à Barcelone en 2018, et laisse sa place à l’Espagne qui a remporté 20 médailles dont 9 en or. Le rendez-vous est donné dans quatre ans, en Argentine, pour la revanche.

Médailles de la France

OR

– Main nue individuelle en trinquet
– Main nue par équipe en trinquet
– Xare
– Paleta cuir en trinquet
– Paleta gomme féminine en trinquet

ARGENT

– Paleta cuir en mur à gauche
– Frontball masculin
– Para-pelote

BRONZE

– Paleta gomme féminine en mur à gauche
– Paleta gomme masculin en mur à gauche
– Pala corta
– Main nue individuelle en mur à gauche
– Main nue par équipe en mur à gauche
– Cesta punta féminine
– Cesta punta masculin
– Paleta gomme masculin en trinquet
– Frontball féminine