Après quatorze ans au plus haut niveau, à 40 ans, David Minvielle a décidé de poser le gant et de tirer sa révérence. Il revient sur sa dernière Summer League et dresse le bilan de sa carrière.

 

Qu’est-ce qui t’a décidé à prendre ta retraite ?

David Minvielle : Principalement, le corps. Depuis un an, mon épaule droite ne tient plus malgré plusieurs infiltrations. Les lendemains de partie sont très compliqués. Mon corps me dit stop et je l’écoute.

Comment as-tu vécu cette dernière Summer League ?

D.M : J’avais un peu d’appréhension, j’avais peur de faire mon été de trop. En tant que sportif de haut niveau, c’est toujours la hantise. Je m’étais préparé psychologiquement à ce que ce soit la dernière. J’ai gagné un Master à Biarritz, avec Aritz Erkiaga. J’ai terminé 5e de la Summer League, à un demi-point de la qualification pour le Slam, mais la satisfaction c’est que je suis tout de même premier arrière français. C’est une petite fierté. J’ai été très touché de l’hommage rendu à Saint-Jean-de-Luz. J’ai lâché quelques larmes. Je suis très reconnaissant, il y a une superbe équipe avec Michel et Marina Billac, et Fred Cadet. Ils ont toujours été au petit soin pour les joueurs.

Quel souvenir restera le plus beau de ta carrière ?

D.M : J’en ai plusieurs. Le premier est d’avoir gagné le Gant d’or avec Mikel Egiguren en 2017. En tant que joueur du Biarritz Athletic Club c’était un objectif. Ensuite, en 2014 avec Jean Olharan, notre première finale du Gant d’or contre Eric Irastorza et Diego Beaskoetxea que l’on a perdue d’un point. Et pour finir, la demi-finale du Championnat du monde à Biarritz en 2022, que l’on a aussi perdue d’un point contre Iñaki Goikoetxea et Unai Lekerika. Il y avait une ambiance que j’ai rarement connue.

Quel bilan dresses-tu de ta carrière ?

D.M : J’ai gagné deux fois le Gant d’or [NDLR – 2017 et 2020] et j’ai été deux fois finaliste, j’ai été trois fois finaliste des Internationaux à Saint-Jean-de-Luz. On ne va pas me les enlever de mon palmarès. J’ai eu de très belles échéances avec l’équipe de France. J’ai donné le maximum et c’est le principal. J’espère que j’ai donné une bonne image.

Quel est le meilleur conseil que l’on t’ait donné ?

D.M : De ne jamais rien lâcher et essayer d’avoir toujours la bonne mentalité même si ça ne va pas.

Avec quel(s) avant(s) as-tu préféré jouer ?

D.M : Jean Olharan, avec qui je m’entends très bien et avec qui j’ai commencé ma carrière. Nous sommes très complices. Ensuite, Aritz Erkiaga. C’est le meilleur avant, n’importe quel arrière aime jouer avec lui. Et je m’entendais très bien avec Mikel Egiguren aussi. J’aime tous les autres avants mais s’il faut faire un choix, ce sont ces trois là.

Quelle défaite t’as le plus marqué ?

D.M : La finale que l’on a perdue en 2014 avec Jean Olharan au Gant d’or. C’était notre première finale perdue mais cela a été un déclic pour la suite de notre carrière. On avait le niveau et on savait que si on continuait à travailler, on y arriverait.

Quelque chose que les gens ne savent pas sur toi…

D.M : Avec Jean Olharan, on devait jouer une partie au jai alai de Dax pour la feria. Nous sommes arrivés un peu trop tôt, donc nous sommes allés faire un tour à la feria. On n’aurait pas dû… Nous avons perdu la partie mais nous savons pourquoi ! On était jeunes…

Vas-tu continuer de t’impliquer dans le monde de la pelote ?

D.M : Pour l’instant, cela va être compliqué. Je suis originaire de Salies-de-Béarn donc pourquoi pas m’impliquer là-bas au niveau du club mais déjà j’éduque mon petit garçon de trois ans qui me demande tout le temps de jouer.

Un dernier mot…

D.M : Merci beaucoup pour la confiance que les autres joueurs m’ont donnée et merci à tous les organisateurs. Sans eux et tous les bénévoles on ne pourrait pas jouer. Je ne serai pas trop loin des kantxa, mais côté tribune cette fois-ci.