Conseillère départementale du canton de Baigura et Mondarrain, Isabelle Pargade est aussi une passionnée de pelote. Interview.

 

Que représente la pelote basque pour vous ?

Isabelle Pargade : C’est notre patrimoine culturel et immatériel. C’est notre identité basque. Au Pays Basque, elle suscite de l’engouement pour nous qui vivons ici mais également pour les vacanciers qui viennent au Pays Basque. Pour les touristes qui découvrent notre région, cela fait partie des incontournables.

La pelote est un monde assez masculin. Comment vous y êtes-vous intégrée en tant que femme ?

I.P : J’ai eu joué à la pelote quand j’étais jeune, à la pala évidemment puisqu’on n’a pas beaucoup de choix en tant que femme. Je suivais ma mère sur les tournois de pala. Le temps de l’échauffement, j’allais au fond du mur à gauche et je tapais un peu la balle à la main avec le juge de la partie, qui était en général éducateur au club de la Noizbait. Après j’ai joué à la pala au club. Je me suis intéressée à la main nue aussi parce qu’on a la possibilité de suivre des joueurs d’Hasparren.

Je vais beaucoup aux parties parce que je suis Peio Larralde et que je m’intéresse de près à son parcours qui est magnifique. C’est toujours un plaisir pour moi d’aller le soutenir parce que c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup et qui est de ma commune. De manière générale j’aime aller aux parties parce que dans notre canton il y a de très bons joueurs. En plus de Peio, il y a aussi Baptiste Ducassou qui est d’Itxassou. Quand je peux me libérer et quand ils jouent j’aime bien aller les encourager.

On vous voit régulièrement aux parties. Y’en a-t-il une qui a vous a marquée en particulier cette année ?

I.P : Elles me marquent toutes mais c’est surtout le titre en Championnat de France par équipes remporté par Peio Larralde et Bixintxo Bilbao, au trinquet Moderne. Une belle partie.

Quels joueurs vous impressionnent le plus ?

I.P : Baptiste Ducassou, Mathieu Ospital et Peio Larralde, dans des registres différents. J’aime tous les joueurs, je n’ai pas vraiment de préférence. J’aime la hargne dont témoigne Baptiste Ducassou lorsqu’il joue. C’est un arrière qui est très puissant et qui est capable d’attaquer. Pour moi c’est un joueur exceptionnel qui sur la kantxa provoque des émotions par ses réactions, même si parfois, elles sont très fortes. J’aime aussi beaucoup Waltary pour ses performances mais aussi son parcours de vie. C’est un joueur qui a marqué la pelote. Quand il est arrivé, il a révolutionné le mundillo local et il a suscité aussi des tensions. Pour moi c’est un joueur à part, il a un côté spectaculaire. Je suis également admirative du jeu d’attaque de Peio Larralde. Il est à la fois précis, puissant, ses pelotes fusent. C’est un jeu spectaculaire.

On vous voit surtout à des parties de main nue. Y’a-t-il d’autres spécialités que vous appréciez ?

I.P : J’ai vraiment une attirance particulière pour la main nue. J’aime aussi d’autres spécialités mais mon emploi du temps ne me permet pas d’aller partout où je souhaiterais aller. Par exemple, je trouve que le xare est très agréable, il a un côté artistique. L’an dernier, j’avais eu l’occasion de voir quelques parties lors du Master de xare organisé par la Noizbait d’Hasparren, au trinquet Berria. J’ai trouvé cela très sympa. Si j’avais le temps, j’irais voir davantage les filles à baline parce qu’elles ont un super niveau.

Vous êtes d’Hasparren. Que pensez-vous de la rénovation du trinquet Berria ?

I.P : J’en pense beaucoup de bien. C’est une rénovation qui permet à notre sport de se développer. C’est un trinquet qui a contribué à la légende de la pelote de manière générale. Cela a été l’endroit de défi, de lutte, d’affrontements sportifs importants. C’est une très bonne chose au niveau sportif et avec un regard plus large je trouve que c’est une très bonne chose pour la ville d’Hasparren aussi. Cela amène du monde, de l’animation, une infrastructure qui est moderne.

Comment voyez-vous l’avenir de la pelote basque ?

I.P : Je le vois plutôt en rose. La pelote pour moi cela incarne notre identité et notre culture. Elle est en train de se développer pas mal au niveau sportif avec la préparation physique des joueurs. Il y a eu un renouvellement de génération ces cinq dernières années. Il y a un engouement. J’ai vu revenir dans les trinquets des jeunes. Ils viennent soutenir les copains. Je pense que c’est important de maintenir l’attractivité à la pelote. Je pense que les joueurs doivent tourner, que les nouveaux aient aussi la possibilité d’affronter les joueurs de l’Elite pro. Pour susciter de l’intérêt et pour continuer à attirer du monde dans les trinquets, il faut que les jeunes soient intégrés. C’est indispensable pour ramener toujours de nouvelles personnes dans les trinquets. La pelote en elle-même va toujours exister. Je n’ai aucune inquiétude pour le développement de la pelote.